Les virus peuvent-ils devenir des alliés dans la lutte contre le changement climatique en remaniant le cycle du carbone ?
Ils sont partout autour de nous. Les virus. Et même si nous sommes régulièrement alertés sur les dangers sanitaires qu’ils peuvent causer, une nouvelle étude démontre que leur influence pourrait bien aller bien au-delà de cela. En effet, ces micro-organismes pourraient avoir un impact sur le cycle du carbone, un phénomène d’autant plus important à évaluer dans le contexte de réchauffement climatique.
Le carbone est un élément clé pour la vie sur Terre. Il forme la base de toutes les molécules organiques, comme les protéines, les glucides ou encore les lipides. Et le cycle du carbone est un processus vital qui permet de maintenir l’équilibre naturel entre les émissions et les absorptions de ce gaz à effet de serre. Ce cycle est régulé par différents facteurs, tels que la photosynthèse, la respiration et la combustion.
Mais selon une étude récente menée par des chercheurs de l’Université de New York, les virus pourraient également jouer un rôle important dans ce processus. Plus précisément, ils pourraient agir sur la quantité et la qualité du carbone organique dissous (COD) dans les océans.
Le COD est la forme de carbone qui se retrouve dissoute dans l’eau de mer. Il est produit par la décomposition des organismes marins morts et des débris organiques qui tombent au fond de l’océan. Le COD joue un rôle important dans le maintien de la productivité biologique de l’océan, car c’est un nutriment essentiel pour les algues et le phytoplancton.
Cependant, selon les chercheurs de l’étude, les virus pourraient modifier la quantité et la qualité du COD en infectant les bactéries qui jouent un rôle clé dans la décomposition des matières organiques dans l’océan. Les virus peuvent soit tuer les bactéries, soit modifier leur métabolisme, ce qui pourrait avoir un impact sur la quantité de COD produite.
Les chercheurs ont également découvert que les virus pourraient avoir un impact sur la qualité du COD en modifiant la composition chimique des matières organiques dissoutes. En effet, les virus peuvent décomposer les produits chimiques organiques complexes en composants plus simples, tels que les acides aminés, les sucres et les acides gras, qui sont plus facilement absorbables par les algues et le phytoplancton.
Ces résultats sont importants car ils suggèrent que les virus pourraient avoir un impact significatif sur le cycle du carbone dans les océans, et donc sur la régulation du climat. Selon une estimation des chercheurs, l’influence des virus sur le COD pourrait représenter environ 10% des émissions de carbone organique dissous dans les océans.
Bien sûr, comme pour toute recherche scientifique récente, ces résultats devront être confirmés par d’autres études. Mais ils soulignent une fois de plus l’importance de comprendre les processus naturels qui régulent notre environnement, et l’influence subtile mais importante que des éléments apparemment insignifiants peuvent avoir sur notre planète.